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Channel: AVS – Al-Kanz – Economie islamique en France et dans le monde
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Halal : Isla Délice et AVS, c’est fini

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Halal : Isla Délice et AVS, c'est fini
Capture d’écran du site d’Isla Délice

Coup de tonnerre. La marque Isla Délice, leader de la charcuterie halal en France, devrait changer d’organisme de certification. Dans les prochaines semaines, Délice de poulet, Délice de dinde et autres plats cuisinés de la société Zaphir ne devraient plus arborer l’estampille qui a contribué à installer durablement la marque, en l’espèce l’estampille de l’organisme de certification AVS.

L’abattage rituel, après les polémiques électoralistes

Souvenons-nous. Pendant la campagne électorale pour la présidentielle, l’abattage rituel a occupé une bonne partie de la classe politique. Ce choix populiste a coûté cher à l’ex-président, qui a finalement perdu l’élection. Mais ce n’est pas là la seule conséquence.

Fin 2011, la droite au pouvoir voulut offrir l’image d’un pouvoir qui joint les actes à la parole. C’est ainsi que fut publié en décembre 2011 un décret stipulant que les abattoirs qui pratiquent l’abattage rituel devront obtenir à partir du 1er juillet 2012 une autorisation préalable du préfet.

Lire – Décret n°2011-2006 du 28 décembre 2011 fixant les conditions d’autorisation des établissements d’abattage à déroger à l’obligation d’étourdissement des animaux

Ce décret, insensé d’un point de vue économique en ce qu’il pénalise la filière française, a amené d’une part certains abattoirs à renoncer au halal, d’autre part des professionnels à se rendre dans plusieurs pays européens (Belgique, Hongrie, Roumanie, Pologne…) où ils ont été accueillis les bras ouverts. La stratégie boiteuse de la droite a ainsi desservi non seulement l’UMP, mais encore l’industrie de la viande, pour qui le halal est une bouée de sauvetage.

Appliqué en théorie depuis le 1er juillet 2012, ce texte s’ajoutait à un premier texte européen voté en 2009, qui n’entrera en application que l’année prochaine en 2013.

Contention et assommage préalable

Le texte français de décembre 2011 a généralisé l’obligation de contention – c’est-à-dire l’immobilisation pendant l’abattage pour éviter toute souffrance à la bête et toute blessure aux employés –, mais pas seulement puisqu’il exigeait par ailleurs que les carcasses d’ovins et de bovins soient immobilisées dans les box de contention pendant une durée minimale après abattage (de l’ordre de 45 secondes pour les bovins).

Or, cette durée, courte au premier abord, ralentit considérablement les cadences d’abattage dans les grands abattoirs. Seuls quelques abattoirs ont trouvé des solutions pour pouvoir continuer à pratiquer l’abattage rituel, contrairement à la majorité des acteurs du marché qui ont préféré la voie la plus simple : la généralisation de l’assommage.

Précision d’importance : le texte entré en vigueur le 1 juillet n’imposait pas stricto sensu l’assommage avant l’abattage, mais il exigeait un certains nombre de contraintes, sinon dissuasives, à tout le moins suffisantes pour amener les acteurs économiques à céder.

Pour la volaille, les conséquences sont autrement plus problématiques. Avant l’adoption de ces textes de loi, il était possible d’abattre sans contention ni étourdissement avant la saignée. Désormais, la contention est obligatoire en cas d’abattage sans assommage. Cela dit, l’absence de définition précise permet une relative et large interprétation et offre ainsi aux abattoirs tout le loisir d’appliquer le texte comme ils l’entendent pour prétendre à l’agrément délivré par la préfecture.

Mais là encore, à l’instar des abattoirs mobiles pendant l’Aïd al-Adha, l’attribution de l’agrément est sujette à l’appréciation des services préfectoraux, et, partant, à une certaine élasticité (pour ne pas dire à un relatif arbitraire). Dans les faits, l’octroi du sésame varie selon les préfectures.

A ces deux contraintes (contention ou étourdissement préalable) s’ajoute l’obligation de traçabilité qui impose aux professionnels d’écouler la totalité de la viande abattue rituellement sur le marché rituel, halal ou casher. Jusqu’à présent les abattoirs écoulaient une partie de leurs viandes halal et casher dans le circuit traditionnel (non halal et non casher). Aujourd’hui, ils doivent se conformer à la loi. En pratique, rien n’a vraiment changé : on retrouve du halal, avéré ou prétendu, et du casher dans la filière non rituelle. Les abattoirs rivalisent d’ingéniosité pour passer outre ces nouvelles contraintes. Et pour cause : tant qu’il n’y aura pas d’étiquetage obligatoire sur les produits finaux, rien ne changera, sauf à mettre des agents de la préfecture dans chaque abattoir.

Isla Délice, AVS : le divorce

C’est donc dans ce contexte que le divorce entre AVS et Isla Délice a lieu. Troisième protagoniste dans cette affaire, dont les effets vont bouleverser le marché du halal : l’abattoir Celvia, qui appartient au géant LDC et où Isla Délice s’approvisionnait en viande de dinde certifiée par AVS. Celvia, d’où provient la viande halal de plusieurs acteurs du marché, dont Isla Délice, mais aussi Reghalal, marque de LDC. Ajoutons qu’une partie de la production halal de l’abattoir va dans le circuit non rituel, en l’occurrence dans les grandes et moyennes surfaces (Casino, Carrefour, Auchan, etc.). Nous l’évoquions en février 2010 à l’occasion d’une fâcheuse erreur d’étiquetage (Lire : Reghalal : la boulette). La grande distribution n’y trouvait rien à redire, jusqu’aux polémiques sur l’abattage rituel.

Depuis, changement de ton : désormais, la grande distribution exige de l’ensemble de ses fournisseurs qu’ils garantissent l’assommage avant l’abattage, rituel ou non rituel, d’une part pour éviter de contrevenir à la loi et d’autre part pour ne pas subir les foudres des associations animalistes (fondation Bardot, OABA, PMAF, etc.).

Lire : Halal : Carrefour reconnaît assommage et… lobbying

Comme d’autres, l’abattoir Celvia, qui se refuse à abandonner à ses concurrents la manne que constitue le halal, a décidé de satisfaire aux exigences de ces mastodontes. Conséquence immédiate : Celvia a mis en place l’assommage avant la saignée sur son site pour le généraliser à l’ensemble de sa production à compter du 1er janvier 2013, tout en refusant les solutions de contention proposées, contention qui aurait pu permettre un abattage sans étourdissement ni avant ni après. Dès lors, l’abattoir entrait en contradiction avec le refus du partenaire certificateur AVS d’abattre les dindes avec assommage préalable et met Isla Délice en porte-à-faux avec ce dernier. Notons que depuis quelque temps Celvia travaille à vendre les produits Reghalal directement aux boucheries musulmanes, sans passer par des distributeurs. Le différend avec Isla Délice et AVS s’inscrit ainsi dans une stratégie globale de captation du marché par le géant LDC.

Selon Isla Délice, que nous avons contactée, les nouvelles règles imposées par Celvia ont contraint la marque à trouver, dans l’urgence, un nouveau fournisseur. Sans matière première et donc sans produits à vendre, le numéro un de la charcuterie halal aurait risqué non seulement des amendes des enseignes de la grande distribution où il est massivement présent, mais, pire, son déréférencement en grande et moyenne surface. Le refus de Celvia d’accepter de tester les solutions proposées, notamment en matière de contention, est donc interprété par Isla Délice comme une mise à la porte.

Cela dit, le choix de Celvia de ne plus continuer à travailler avec Isla Délice faisait les affaires de la marque : les prix pratiqués par l’abattoir à son endroit étaient jugés prohibitifs. Fallait-il encore réussir à trouver un remplaçant. Isla Délice affirme avoir essayé, en vain. En France et à l’étranger.

Un cataclysme qui bouleverse le marché

En résumé, Isla Délice aurait décidé de rompre avec AVS essentiellement pour deux raisons :
- Il lui aurait été impossible de faire accepter un abattage sans électronarcose, tant en France qu’à l’étranger.
- L’intransigeance, supposée ou avérée, de Celvia aurait créé une situation d’urgence qui aurait été coûteuse, voire fatale, à Isla Délice. Dans l’urgence, il fallait dans ces conditions quitter non seulement Celvia, mais encore AVS.

Du côté d’AVS, on confirme la fin du contrôle et de la certification sur le site de Celvia au 1er janvier 2013 en raison du refus de pratiquer l’assommage. L’organisme affirme que des solutions, en vue d’un abattage avec contention conforme à la législation, étaient à l’étude avec certains de ses partenaires.

Pourtant, on ne pouvait, pour Isla Délice, imaginer pire scénario. Les conditions abruptes de sa rupture avec AVS, la rupture elle-même, le timing et l’aura de la certification auprès des consommateurs jouent pleinement contre la marque : régulièrement accusée de financer Israël (voir Simone Veil chez Isla Délice, AVS et la rumeur ), Isla Délice se sépare d’AVS au moment où l’État hébreu tue et détruit Gaza. Ce divorce devrait lui coûter très cher, tant la confiance des consommateurs à l’égard d’AVS immunisait la marque contre les critiques de sympathie à l’égard de l’État oppresseur de la Palestine. Le numéro un de la charcuterie halal a lui-même fait sauter la digue qui, bon an mal an, le mettait à l’abri. Ahurissant et surtout incompréhensible.

C’est un véritable cataclysme qui vient de se produire sur le marché du halal, cataclysme qui devrait complètement bouleverser le secteur et redistribuer les cartes entre les acteurs économiques présents et futurs, petits et grands. Bien malin celui qui pourra dire ce que sera le marché du halal dans les mois et les années à venir. Novembre 2012, an zéro d’un autre halal en France.


Isla Délice – AVS : communiqué du certificateur

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Isla Délice - AVS

Vendredi, nous publiions un article sur le divorce entre l’organisme de certification AVS et la marque Isla Délice, après seize ans de partenariat. L’absence de communiqué de presse sur les sites d’AVS et d’Isla Délice a amené certains d’entre vous à prendre l’information avec des pincettes.

AVS vient tout juste de publier un communiqué de presse confirmant l’information et s’engageant à communiquer prochainement « sur les raisons et les conséquences de cette affaire. »

On peut s’attendre à un communiqué de presse de la part d’Isla Délice.

Communiqué affaire Isla-Délice
lundi 26 novembre 2012
Suite aux multiples questions que nous recevons depuis quelques jours, nous confirmons que les produits de la marque Isla-délice ne seront plus certifiés AVS à compter du 31 décembre 2012.

Nous communiquerons prochainement sur les raisons et les conséquences de cette affaire.

Nous vous rappelons que le gage de certification halal fourni par AVS repose sur l’estampille AVS apposée sur les produits.

Le Président,
Lahcène BELATOUI

S’agissant de l’article publié vendredi, il est accessible à cette adresse : Halal : Isla Délice et AVS, c’est fini.

Isla Délice n’annonce que son partenariat avec l’ARGML

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Isla Délice Argml

Vendredi 23 novembre, nous révélions le divorce consommé entre Isla Délice, marque phare de la société Zaphir, et AVS, organisme de certification et de contrôle halal. Quelques jours plus tard, AVS confirmait l’information, s’engageant à revenir ultérieurement sur ce qui a motivé cette séparation. Les consommateurs attendaient alors celui d’Isla Délice, qui a préféré garder le silence pendant quelques jours.

Aujourd’hui, soit quinze jours après, Isla Délice publie un communiqué de presse. Ceux qui comptaient sur ce communiqué pour apprendre et comprendre les raisons de ce divorce resteront sur leur faim. Notons du reste qu’AVS n’a toujours pas, à ce jour, précisé les causes de sa séparation avec Isla Délice.

Zaphir a en effet choisi de ne pas revenir sur la fin de son partenariat avec AVS. Dans le communiqué disponible sur son site, Isla Délice annonce officiellement la signature avec l’ARGML-mosquée de Lyon. Rien de nouveau en cela, puisque le partenariat été acquis avant même que l’information soit rendue publique.

En revanche, ce qui est intéressant, c’est :

1- le choix de ne rien dire de la fin du partenariat avec AVS. Isla Délice a, selon toute vraisemblance, choisi la prudence : on peut penser que l’affaire sera portée en justice. Communiquer en public peut s’avérer alors risqué. Dans ces circonstances, se taire évite d’apporter de l’eau au moulin à son ancien partenaire. Malgré tout, il aurait peu-être fallu, quitte à être évasif, apporter une réponse aux nombreuses questions que se posent les consommateurs.

2- la teneur du communiqué : l’annonce du partenariat avec l’ARGML vise plus à rassurer les clients d’Isla Délice qu’à les informer. « Fidélité », « engagement », « principe », « pilier », satisfaire », « exigence », « confiance », « respecter », « rigoureuse », etc. Les termes choisis par Zaphir disent en filigrane la crainte de perdre la confiance de ses clients. Idem s’agissant du nouveau partenaire certificateur, l’ARGML, décrit en des termes dithyrambiques, si bien que l’on se demande pourquoi Zaphir n’a pas rompu plus tôt son contrat avec AVS.

Les circumambulations pour dire sans le dire que désormais la marque Isla Délice fera usage de l’électronarcose avant saignée. Isla Délice ne parle pas « d’electronarcose » – pratique qui consiste à tremper la volaille dans un bain électrifié afin de la rendre inconsciente -, mais « de protocole d’insensibilisation ». Il faut dire qu’on est là en terrain miné.

« La définition d’un protocole d’insensibilisation de la volaille avant son sacrifice rituel, spécifiquement développé par l’ARGML et demeurant sous la responsabilité exclusive des contrôleurs rituels. Ce protocole ARGML garantit strictement que l’animal est bien vivant avant son sacrifice rituel (conformément aux principes islamiques) et par là même, permet à l’ARGML de s’engager sur la licéité religieuse des produits qu’elle certifie. »

Une fois encore, l’ARGML, qui profite de la défiance des consommateurs à l’encontre de la mosquée de Paris et de la mosquée d’Évry – notamment après le reportage de Feurat Alani diffusé sur Canal+ en 2010 et 2011, ne joue pas le jeu. Interrogés sur l’électronarcose, les responsables de l’association liée à la mosquée de Lyon n’ont de cesse d’affirmer que, s’il est difficile de revenir sur des accords avec les partenaires de longue date, choisir l’abandon de l’électronarcose serait imposée aux nouveaux. Dans les faits, c’est systématiquement le contraire. Carrefour, Quick et désormais Isla Délice ont été accueillis les bras ouverts.

Sur la question de l’électronarcose, l’ARGML adopte une attitude ambiguë. Il lui arrive d’indiquer qu’elle réprouve cette pratique, mais dans les faits elle l’applique systématiquement. Plus embêtant, l’association liée à la mosquée de Lyon affirme être prudente quant à sa mise en application, assurant veiller qu’aucune volaille morte avant la saignée ne soit conservée avec le reste des bêtes. Pourtant, sur les sites d’abattage, ce ne sont pas les contrôleurs de l’ARGML qui gèrent les réglages du bac électrifié, dans lequel les bêtes sont étourdies. Comment dans ces conditions s’assurer que l’intensité du courant électrique dans le bac n’est pas mortel ?

De même, il est étonnant qu’Isla Délice veuille convaincre, avec autant d’insistance, du bien-fondé de cette pratique, eu égard à toutes ces années où la marque misait sur son choix de ne pas y recourir. Ce fut même, avec l’estampille AVS, l’un des principaux arguments marketing d’Isla Délice. Que l’on soit pour l’électronarcose ou contre, ce changement de discours dénote.

Cela dit, comme pour n’importe quel produit, le seul véritable arbitre, c’est le consommateur. L’avenir nous dira si Isla Délice a gagné son pari risqué.

Pour lire le communiqué, cliquez sur le lien suivant : Signature d’un partenariat entre Isla Délice et l’Association Rituelle de la Grande Mosquée de Lyon

Halal : Doux bientôt racheté par l’algérien Cevital ?

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Isla mondial
Capture d’écran du site http://www.isla-mondial.com

Alors que le divorce entre Isla Délice et AVS a laissé coi l’ensemble des acteurs du marché du halal, le site Tout sur l’Algérie (TSA) révèle que le puissant groupe algérien Cevital mène depuis plusieurs mois des discussions avec le très mal en point volailler Doux en vue d’un rachat de l’ensemble de ses activités.

« Nous sommes intéressés par le rachat de Doux, mais nous ne pouvons pas en dire plus. Nous avons un accord de confidentialité à respecter », a indiqué mercredi 19 décembre la direction de Cevital au site TSA.

Un contexte ultra-favorable

Cette annonce intervient dans un contexte ultra-favorable pour le géant algérien.

- d’un point vue politique : quelques jours avant la visite en Algérie du président français, l’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, indiquait à des médias algériens que « la France accepte bien volontiers que des intérêts algériens entrent au capital de ses entreprises, grandes ou petites. Cela relève de la décision des autorités algériennes et des entreprises concernées. » Le rachat de Doux est d’autant plus attendu par les autorités françaises que le sauvetage de cet ancien fleuron serait mis au crédit d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et de l’ensemble du gouvernement.

- d’un point vue économique : Doux, qui va très mal, n’est pas en position de force pour négocier son rachat au prix fort. L’ex-géant de la volaille, qui est en redressement judiciaire depuis le mois de juin, va de sursis en sursis. Fin novembre, le tribunal de commerce de Quimper, en charge du dossier, a accepté de prolonger « la période d’observation » pour trois mois. Les dirigeants du groupe exsangue ne pourront guère peser, si la proposition de Cevital est jugée recevable par le tribunal. Le groupe algérien pourrait ainsi s’en tirer à très bon compte.

- d’un point de vue social : sauver Doux est une priorité pour le gouvernement socialiste. Depuis six mois cesse, les 2 300 salariés du groupe, qui compte pas moins de 21 sociétés, maintiennent la pression pour voir leur emploi sauvés. Préserver ces emplois, alors que les chiffres du chômage inquiètent, permettrait notamment à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, à faire oublier Florange et au couple Hollande-Ayrault de tirer leur épingle du jeu et à Cevital d’apparaître comme le sauveur. Autant dire que les négociations en cours sont surveillées comme le lait sur le feu.

- d’un point de vue stratégique : si les ambitions d’Issad Rebrab, patron de Cevital, ne datent pas du divorce entre Isla Délice et AVS, il faut dire que la séparation du numéro de la charcuterie halal en France et de l’organisme de certification et de contrôle tombe à pic. Rappelons, à toute fin utile, que Cevital est déjà présent en France depuis plusieurs années avec sa marque de charcuterie Isla Mondial.

Isla Mondial certifié AVS ?

Avec le rachat de Doux, Cevital s’offrirait un puissant outil qui pourrait donner des sueurs froides à bien des acteurs du marché du halal ; plus particulièrement à Zaphir, plus connue sous le nom de sa marque Isla Délice. A dix jours de la date officielle du divorce, le 1er janvier 2013, cette nouvelle, si elle devait être suivie d’effets, compliquerait sérieusement la tâche à Isla Délice. Et pour cause.

La séparation entre Isla Délice et son partenaire certificateur historique viendrait non seulement de la difficulté de Zaphir à trouver de la matière première dans les conditions voulues par AVS, mais aussi d’un désaccord insurmontable entre ces deux derniers et une troisième partie, Celvia (du groupe LDC, à qui la situation de Doux profite et qui a décidé, via… Celvia, de supplanter Isla Délice chez les bouchers musulmans avec sa propre gamme de produits prétendument « halal »).

Si Cevital choisissait de racheter Doux pour servir les intérêts de sa filiale Isla Mondial et de faire certifier ses produits par AVS, le pari, déjà risqué, de Zaphir prendrait une toute autre tournure. L’annonce de la fin du partenariat entre Isla Délice et AVS, avant même d’être effective, a d’ores et déjà fait bouger les lignes. Les appétits — de l’ensemble des acteurs du marché — sont aiguisés, les stratégies repensées. Les discussions tant sur l’avenir d’AVS que sur celui d’Isla Délice, et plus généralement sur le marché du halal en France, vont bon train. Si chacun a sa petite idée de ce à quoi il faut s’attendre dans un futur proche, personne n’est en mesure de dire à qui profitera réellement et durablement ce bouleversement. Quid alors de l’arrivée de Cevital sur le marché concurrenticiel du poulet halal ? L’année 2013, qui s’annonce riche, devrait apporter son lot de surprises.

Isladelice.fr : l’ARGML remplace AVS

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Une page se tourne. Depuis mardi 1er janvier 2013, les produits Isla Délice, jusque-là certifiés et contrôlés par l’association AVS (A votre service), sont désormais certifiés et contrôlés par l’association ARGML (association rituelle de la grande mosquée de Lyon).

Le site de la marque a été mis à jour. Le logo AVS n’y est plus présent, remplacé par celui du nouveau partenaire, l’ARGML, comme on peut le constater sur la copie d’écran suivante.

Isla Délice : il y a qualité et qualité...

Et ci-dessous, une capture d’écran datant d’avant le 1er janvier.

Isla Délice : il y a qualité et qualité...

Toute référence à AVS a été logiquement supprimée. Un seul petit oubli : une interview d’un responsable d’AVS : http://www.isladelice.fr/home/video/avs.

A celles et ceux qui consommaient de l’Isla Délice, que comptez-vous faire ? Continuer à acheter les produits Isla Délice ou vous rabattre sur une autre marque ?

AVS explique sa rupture avec Isla Délice

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En novembre dernier, Isla Délice décidait de quitter son partenaire certificateur, l’association A votre service (AVS). Début décembre, le leader de la charcuterie annonçait que l’ARGML devenait son nouvel organisme de certification et de contrôle halal. Quelques jours plus tard, AVS confirmait l’information sans revenir sur les raisons de ce divorce. Aujourd’hui, à la mi-journée, dans un communiqué publié sur son site, le certificateur revient sur les causes de la rupture.

Rappelant les nouvelles dispositions légales en matière d’abattage rituel, l’ex-partenaire de Zaphir, la société qui possède la marque Isla Délice, indique en premier lieu avoir travaillé à mettre en place des « systèmes de contention adaptés aux volailles, en collaboration avec nos partenaires exploitants d’abattoirs ». Comme nous l’expliquions en novembre, l’abattage rituel sans étourdissement est désormais autorisé à une seule condition : la bête doit être maintenue ; d’où le système des conditions. A défaut, l’électronarcose est obligatoire.

La contention, la « majorité » des partenaires d’AVS l’ont acceptée selon le communiqué. Parmi ceux qui ont opté pour l’électronarcose et ont refusé le système de contention, il y a Celvia, fournisseur d’Isla Délice, Celvia. AVS précise : « Nous ne pouvions pas accepter cette pratique [l'électronarcose] ni modifier notre cahier des charges, pour des raisons évidentes. La société Celvia a donc choisi de rompre le contrat qu’elle avait conclu avec notre association. C’est alors que la société Zaphir, partenaire historique d’AVS, a elle aussi décidé unilatéralement de mettre fin à ses relations avec notre association. »

Si Isla Délice a choisi de ne rien dire sur les raisons du divorce en se contentant de communiquer uniquement sur le nouveau partenariat avec l’ARGML, AVS, qui réagit plus tard, pointe clairement la responsabilité de l’industriel dans la rupture du partenariat ; une rupture unilatérale sur laquelle l’organisme ne s’étend pas, laissant présager de probables suites judiciaires.

Le communiqué se termine sur l’engagement « à ne certifier que les produits provenant d’abattage sans électronarcose ». Et AVS de conclure : « Il s’agit, pour nous, de défendre un principe islamique, une liberté de culte, l’exercice d’un rite. »

Isla Délice Argml, Isla Délice AVS

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Samir, lecteur d’Al-Kanz, vient de prendre la photo ci-après au rayon halal d’un hypermarché Carrefour de Seine-Saint-Denis.

argml-isla-delice-avs

Ces penne à la carbonara portent pour l’une des deux box l’estampille de l’ARGML (association rituelle de la grande mosquée de Lyon), pour l’autre l’estampille d’AVS (A votre service). Cela devrait surprendre ceux qui ne sont pas encore au courant du divorce encore tout frais d’Isla Délice d’avec AVS.

Comme le précisait AVS dans son communiqué du 4 janvier dernier son « activité de certification pour la société Zaphir s’étant poursuivie jusqu’au 31 décembre 2012, il sera encore possible de trouver sur le marché, dans les semaines à venir, des stocks de produits Isla Délice certifiés AVS. Dans le même temps, d’autres produits Isla Délice certifiés par un autre organisme seront également commercialisés. »

Plusieurs consommateurs ont remarqué et/ou acheté les fameux steaks extra-tendre par 32 au lieu d’acheter le paquet de 10 steaks. Les stocks estampillés AVS doivent être écoulés au plus vite, comme doivent le souhaiter chacune des parties.

paquets-isla-delice
Crédit @Questionhalal

Hier, sur son site, le certificateur AVS indiquait la liste des marques certifiées par ses soins : Liste des marques de produits élaborés certifiés.

Isla Délice : 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, 44,3 % part de marché

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moon

Le site LSA.fr lance en ce début d’année une nouvelle section intitulée « LSA innovation » où sont répertoriés les produits innovants et/ou nouveaux. Boissons, bricolage, mode, multimédia, téléphonie, textile, etc., autant de rubriques qui devraient embrasser l’ensemble des nouveaux produits mis sur le marché.

Ajoutons bien évidemment la rubrique « alimentation » dans laquelle on trouve depuis vendredi 8 février deux produits de la marque Isla Délice. L’intérêt tout particulier de « LSA innovation » réside sans nul doute dans les informations mises à disposition pour chaque produit.

C’est ainsi que l’on apprend s’agissant d’Isla Délice et plus précisément de la société Zaphir, toujours donc selon LSA, que :
- la gamme Isla Délice compte plus de 100 produits
- 30 millions d’unités sont vendus en moyenne chaque année
- Isla Délice est présente en Europe, en Algérie et à Dubaï
- Isla Délice est distribuée dans la grande distribution et dans plus de 2 000 boucheries.
- Isla Délice détient 44,3 % de parts de marché en charcuterie et 58 % sur le segment des viandes surgelés
- Zaphir compte trois unités de production
- Zaphir emploie 230 personnes pour un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2011.

Depuis le 1er janvier 2013, les produits Isla Délice sont certifiés par l’association rituelle de la grande mosquée de Lyon (ARGML). Fin novembre 2012, l’annonce du fin du partenariat historique avec l’organisme de certification AVS avait surpris tout le monde (lire Halal : Isla Délice et AVS, c’est fini).


AVS retire son estampille d’Isla Délice

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AVS page d'accueil

Depuis le 1er janvier 2013, les produits de la marque Isla Délice ne sont plus contrôlés ni certifiés par l’association AVS (A votre service), mais par l’association ARGML (association rituelle de la grande mosquée de Lyon).

Sur son site, AVS a mis en place une animation qui apparaît sitôt l’internaute arrivé sur la page d’accueil.

On y voit une main retirer l’estampille AVS de l’emballage d’un produit Isla Délice. L’image est claire, et forte.

AVS retire son estampille d'Isla Délice
Capture d’écran du site AVS.fr

Du côté d’Isla Délice, le site Internet est mis aussi à profit pour communiquer sur la certification de l’ARGML. Après avoir quitté AVS, Isla Délice doit réussir à convaincre ses clients, dont nombre sont très fidèles, que le changement de certificateur est sans conséquence sur le caractère halal des produits de la marque. D’où la fenêtre qui apparaît en page d’accueil et la garantie d’une traçabilité « irréprochable ». Les nouveaux partenaires, Isla Délice et ARGML-mosquée de Lyon tiennent à ce que les consommateurs comprennent : « pourquoi la certification ARGML garantit une traçabilité halal irréprochable ».

AVS retire son estampille d'Isla Délice
Capture d’écran du site Isladelice.fr

Et vous, un mois et demi après le divorce, consommez-vous toujours les produits Isla Délice ou non ?

Volaille : abattage mécanique versus abattage manuel

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En 2012, l’organisme de contrôle et de certification halal AVS (A votre service) publiait des vidéos pédagogiques sur les contrôles en boucherie et les contrôles en abattoir. Cette fois, c’est une animation commentée qu’AVS a choisi pour expliquer la différence entre l’abattage mécanique (Carrefour halal, Fleury Michon, etc.) et l’abattage manuel.

En matière de supports pédagogiques sur Internet, l’ARGML-mosquée de Lyon a été précurseur, puisque déjà en 2007 elle mettait en ligne deux vidéos expliquant le contrôle en abattoir de ses équipes. Lire : Contrôle halal et électronarcose, par l’ARGML-mosquée de Lyon

Isla Délice a quitté l’abattoir Laguillaumie

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laguillaumie

En 2008, alors en pleine croissance, Isla Délice entrait dans le capital de l’abattoir Laguillaumie, situé à Appoigny près d’Auxerres. Cet abattoir a la particularité d’être le seul abattoir de France contrôlé entièrement par un organisme de certification et de contrôle, en l’occurrence AVS (A votre service).

Autre particularité, alors que la quasi-totalité du marché du halal est tenu par des non-musulmans, cet abattoir appartient en totalité à des musulmans, après la parenthèse Zaphir.

De 2008 à 2013

De 2008 jusqu’au 18 juillet dernier, Zaphir, la société propriétaire de la marque Isla Délice, possédait 40 % du capital, les 60 % étant la propriété de la société SCV, plus connue pour ses magasins Maklacenter de Stains, en Seine-Saint-Denis, et des Mureaux, dans les Yvelines.

L’intérêt pour Zaphir d’entrer dans le capital de Laguillaumie sans pour autant être décisionnaire s’inscrivait dans les perspectives de développement qui en 2008 s’annonçaient heureuses. Le charcutier sécurisait son approvisionnement dans un marché où la matière première, bien avant la certification, est le nerf de la guerre. Quatre ans plus tard, la donne n’est plus la même. Isla Délice a divorcé de son partenaire historique AVS avec qui la société travaillait depuis quatorze ans.

Lire : Halal : Isla Délice et AVS, c’est fini

Il fallait quitter Laguillaumie, où Isla Délice n’avait plus d’intérêt à rester : l’abattoir ne fournit que de la volaille certifiée AVS alors qu’Isla Délice travaille exclusivement avec l’ARMGL-mosquée de Lyon. L’approvisionnement en poulets n’étant plus possible à Appoigny, rester au capital de l’abattoir n’avait plus de sens, qui plus est dans cette période difficile pour Zaphir.

Conséquence de l’après divorce

Après ce divorce, Zaphir a choisi comme nouveau partenaire certificateur l’ARGML-mosquée de Lyon en pariant sur l’avenir. Pari très risqué : le spécialiste de la charcuterie halal occupait une position très confortable avec une place de leader qu’aucun de ses concurrents n’avait réussi jusque-là à contester. Mais pari raté : les bouchers partenaires d’Isla Délice et d’AVS devaient choisir entre l’un ou l’autre. Ils n’ont pas choisi Isla Délice, qui de fait a perdu d’importantes parts de marché là où la marque engrangeait le plus de bénéfices.

Voici ce que nous écrivions à propos ce divorce en novembre dernier : « C’est un véritable cataclysme qui vient de se produire sur le marché du halal, cataclysme qui devrait complètement bouleverser le secteur et redistribuer les cartes entre les acteurs économiques présents et futurs, petits et grands. Bien malin celui qui pourra dire ce que sera le marché du halal dans les mois et les années à venir. Novembre 2012, an zéro d’un autre halal en France. » La réalité du marché aujourd’hui confirme cette analyse.

Le salut par l’ARGML-mosquée de Lyon ?

Si Isla Délice a perdu d’importantes parts de marché, c’est bien en partie en raison du divorce d’avec le certificateur AVS. La marque est certes présente dans la grande distribution sur l’ensemble du territoire français, et à l’étranger. Mais, les marges sont bien plus importantes sur le marché traditionnel – boucheries halal, supérettes, épiceries, etc. Mais ce n’est pas là l’unique raison.

De nombreux consommateurs considèrent que l’ARGML-mosquée de Lyon est sans nul doute bien plus sérieux et fiable que la SFCVH-mosquée de Paris et l’ACMIF-mosquée d’Evry. Pour autant, l’ARGML-mosquée de Lyon a choisi de pratiquer l’électronarcose sur la volaille. L’organisme de certification assure que ses contrôleurs prennent soin de vérifier que les bêtes sont bien vivantes après le passage dans le bain électrifié, mais la défiance chez les consommateurs est telle que les garanties avancées par l’ARGML-mosquée de Lyon ne suffisent pas à rassurer. Les partenaires industriels du certificateur lyonnais en pâtissent directement, Isla Délice compris.

Or, le leader de la charcuterie a une longue expérience et une expertise de l’abattage sans étourdissement que nulle autre entreprise sur le marché ne possède. En décidant de ne plus recourir à l’électronarcose, Isla Délice pourrait ainsi regagner des parts de marché qui le replacerait dans la course. C’est peut-être même la solution qui sauvera l’entreprise en réelle perte de vitesse et concurrencée aujourd’hui de toutes parts. De son côté, l’ARGML-mosquée de Lyon expérimentera réellement ce type d’abattage qu’elle promet depuis des années sans y venir. Les consommateurs qui rechignent à acheter des produits certifiés par cet organisme pourraient alors changer d’avis.

Cette solution est bien moins saugrenue qu’elle n’y paraît. Elle est peut-être même, pour Isla Délice, salutaire.

Isla Mondial en phase de certification AVS

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isla mondial karim acherchour

Chamboulement majeur sur le marché du halal. La société Isla Mondial, filiale du puissant groupe privé algérien Cévital, a décidé de nouer un partenariat avec l’organisme de certification et de contrôle halal AVS.

Si la certification en cours aboutit, les premiers produits de la marque apparaîtront en boucherie et dans les linéaires de la grande distribution avec l’estampille bleue du certificateur dans les prochaines semaines.

En juillet dernier, Karim Acherchour, ancien directeur commercial de Red Bull France, a pris les rênes de l’entreprise en devenant son directeur général.

La certification AVS des produits Isla Mondial n’est pas étrangère à l’arrivée de celui que le magazine LSA présente comme un expert en transformation stratégique. On peut même penser qu’elle s’inscrit dans une stratégie plus globale qui pourrait consolider le positionnement d’Isla Mondial dans un marché du halal en plein bouleversement.

Isla Mondial officialise son partenariat avec AVS

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Nous en parlions début octobre, c’est aujourd’hui officiel. La marque de charcuterie et de produits carnés halal Isla Mondial (groupe Cevital) a noué un partenariat avec l’organisme de certification et de contrôle AVS.

Lire – Isla Mondial en phase de certification AVS

Le partenariat a été officialisé ce lundi 25 novembre par Karim Acherchour, directeur général de la société. Dans un communiqué publié par Isla Mondial, on apprend que l’ensemble des produits de la gamme Isla Mondial et Nour [autre marque de l'entreprise], élaborés au sein de [l]‘unité de production en Bretagne, la gamme de produits surgelés et plats cuisinés, ainsi que toutes les matières premières [...] seront contrôlés et certifiés par AVS ».

Information importante pour les consommateurs, Karim Acherchour précise que cette nouvelle certification se fera par « étape transitionnelle » ; en d’autres termes l’ensemble des produits Isla Mondial et Nour ne seront pas tous d’emblée certifiés par AVS. La certification se fera donc par étape, le logo AVS sur l’emballage des produits faisant foi.

« Dès le mois de Décembre », termine K. Acherchour, « vous pourrez voir apparaitre les premiers produits de gamme Isla Mondial et Nour estampillés du lmogo de l’association AVS ».

Karim Acherchour : « la communauté musulmane est la seule juge de paix »

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isla mondial kebab
Les nouveaux packaging ont été publiés sur Twitter cette semaine

Directeur général depuis l’été 2013 d’Isla Mondial, société spécialisée dans la charcuterie halal, Karim Acherchour nous a accordé une interview. Où l’on apprend que la marque est en constante progression, au point de devoir faire face à des ruptures de stocks, et qu’elle s’est lancée dans l’innovation et la recherche et développement.

Al-Kanz : Vous êtes depuis juillet 2013 le nouveau directeur général de la société Isla Mondial, après plusieurs années chez Red Bull. Pourquoi avoir quitté cette société en pleine croissance pour une société dont le positionnement est tout autre ?
Karim Acherchour : 
La réponse est presque dans votre question : l’envie de nouvelles aventures. Après avoir lancé et développé Red Bull en pleine croissance aujourd’hui comme vous le soulignez, j’avais besoin de me renouveler au travers de nouveaux enjeux et de nouveaux challenges. Il faut croire que j’aime cela !

Al-Kanz : Isla Mondial est désormais certifié par l’organisme de contrôle et de certification AVS. L’officialisation de ce partenariat date seulement du mois de novembre 2013, soit cinq mois après votre arrivée. Pourquoi ce qui a été appelé « l’étape transitionnelle » a duré autant de temps ?
Karim Acherchour : 
C’est une question très intéressante. Chacun définit un timing dans sa propre échelle temporelle. Dans notre cas, il y a eu le temps de l’officialisation, certes, mais aussi en amont, un long et rigoureux travail de préparation organisationnelle et structurelle, qui a permis la mise en place de ce partenariat. Par ailleurs, Isla Mondial et AVS ont un point de convergence : la rigueur. Nous opérons sur un marché sensible à tout point de vue, marché dans lequel la rigueur est un facteur essentiel et déterminant à la réussite d’un projet ou d’une transition stratégique ; comme cela a été le cas dans la mise en place de notre partenariat avec AVS.

Al-Kanz : En France, seuls trois organismes de contrôle assurent la présence de contrôleurs indépendants sur les sites d’abattage et de production (Achahada, ARGML-mosquée de Lyon et AVS). D’un point de vue purement industriel et économique, il est plus rentable de pratiquer l’abattage mécanique sans contrôleur indépendant sur place (à l’instar de Doux, Tilly-Sabco, Shems, Carrefour halal, Vanobel, etc.). Il était tentant de faire comme Carrefour halal, Fleury Michon ou encore Reghalal et de vous contenter d’une signature sans la contrainte des contrôleurs ni celle de l’abattage manuel, non ? 
Karim Acherchour :
Effectivement, mais de quel contentement parlons-nous ? Celui qui revêt la dimension économique ou celui de l’éthique. Ou les deux ? Je me garderais bien de porter quelques jugements de valeur sur les différentes pratiques d’abattage et contrôles utilisés par certaines entreprises. A chacune ses convictions et ses responsabilités.
Même si en tant qu’entreprise Isla Mondial n’a pas de vocation philanthropique, elle se devait de répondre aux exigences religieuses en la matière et donc de surcroît aux attentes légitimes des consommateurs. C’est que je me suis hâté d’élaborer dès mon arrivée, notamment au travers de la mise en place d’une certification rigoureuse et sérieuse, quand bien même cela a nécessité de longs mois de travail. La mise en place d’une certification « sérieuse » nécessite une approche quasi chirurgicale sur une multitude de paramètres.

Al-Kanz : Comment situez-vous votre marque dans le marché du halal alimentaire en général, de la charcuterie halal en particulier ?
Karim Acherchour : 
Comme une marque connue en phase de devenir reconnue. Il y a une réelle différence entre les deux. Connue par sa marque, son identité et sa distribution, mais pas reconnue par son savoir-faire. C’est ce savoir-faire que nous allons faire savoir par l’ensemble des terrains et vecteurs de communication existants, mais surtout par l’adhésion et la confiance croissante de nos consommateurs.

Al-Kanz : S’agissant de la charcuterie, toutes les marques en place aujourd’hui proposent à-peu-près les mêmes produits. Est-ce une fatalité ou peut-on espérer un jour voir de la nouveauté ? 
Karim Acherchour : 
Le marché de la charcuterie halal a mécaniquement suivi par mimétisme le marché de la charcuterie conventionnelle. Dans un but justifié et honorable de répondre aux attentes et aux besoins d’une clientèle musulmane, qui devient par ailleurs de plus en plus exigeante. Pas seulement en terme de certification, mais aussi en terme de variété de produits, de plus en plus axée sur la qualité.
C’est ce dernier point qui sera de mon point de vue le prochain – noble – défi. Ne pas être suiveur, mais précurseur…

Al-Kanz : Question subsidiaire que nous ne pouvons ne pas vous poser. Vous venez de l’univers Red Bull, marque qui a su s’imposer, malgré bien des obstacles – on se souvient de la polémique Bachelot – grâce à un positionnement commercial et un marketing différencié, malgré une offre monoproduit. Faire véritablement la différence aujourd’hui sur le marché du halal consisterait déjà à proposer des produits bien plus qualitatifs. Est-ce que le nouveau venu Karim Acherchour relèvera le défi d’une charcuterie halal plus qualitative ?
Karim Acherchour :
Pas seulement Karim Acherchour (sic), mais l’ensemble des acteurs de la charcuterie halal. Pour ce qui nous concerne chez Isla Mondial, nous avons toujours axé notre travail de charcutier sur la qualité des produits. Notamment avec les parties les plus nobles des volailles par exemple. Nous sommes l’un des rares charcutiers, à avoir l’appellation « jambon de dinde ».
Autre exemple : la qualité de nos saucissons secs tient entre autre à notre processus particulier d’étuvage et séchage de nos produits. Ne comptez pas sur moi pour vous livrer nos secrets…
Nous pourrions gagner en temps et en coût en nous passant de ces traditions charcutières qui ont fait leur preuve, mais la qualité prime avant tout. Les consommateurs y sont très sensibles.
Enfin, il est vrai aussi que tout est perfectible et à ce titre Isla Mondial continuera à mettre tout en œuvre afin de proposer des produits innovants et de qualité. Je vais vous livrer la moitié d’un scoop, nous travaillons actuellement avec notre département qualité et R&D [recherche et développement NDLR] à de nouveaux produits s’inscrivant dans l’innovation et en rupture avec ce qui se fait sur le marché.

Al-Kanz : Quel regard portez-vous plus généralement sur le marché du halal ? Quelle est selon vous la marge de progression de ce marché en France ? 
Karim Acherchour : 
Un regard optimiste et attentif en même temps. Optimiste, car le marché n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière, ce qui promet encore de belles perspectives, même s’il donne l’impression d’être atomisé au regard de toutes les marques existantes. Attentif, car je pense que nous arriverons dans les toutes prochaines années à une rationalisation inéluctable du nombre d’intervenants, qui sera arbitré par la communauté musulmane qui est la seule juge de paix.

Al-Kanz : Dans la grande distribution, les ventes de produits halal se tassent. Certaines enseignes se plaignent d’invendus. Trop de produits leur restent sur les bras, d’où du reste les démarques régulières que l’on observe dans le rayon halal des hypermarchés. Est-ce qu’Isla Mondial échappera à la règle ?
Karim Acherchour : 
Les invendus et autres démarques sont des signes critiques de la progression d’une marque. Elles peuvent s’expliquer aussi par une mauvaise gestion des commandes versus les rotations de produits en linéaire, souvent liées a une surpondération de la part de linéaire par rapport à la part de marché d’une marque. Plus clairement : il y a parfois trop de produits dans le rayon par rapport ce que les consommateurs achètent vraiment. Cela peut aussi s’expliquer tout simplement par des produits de mauvaise qualité.
Fort heureusement, al-HamduliLlah, nous ne rencontrons pas ce genre de problème. C’est même le contraire, puisque nous faisons face à des problèmes de ruptures du fait d’une part de la demande croissante et en constante évolution de nos produits, d’autre part aux nouveaux marchés que nous gagnons. Nous avons dû, et c’est tant mieux, muscler notre organisation à différents niveaux pour palier cela.

Al-Kanz : Dans ce contexte très agité, comment comptez-vous dans les prochaines semaines et les prochains mois positionnez votre marque pour in fine tirer votre épingle du jeu ?
Karim Acherchour :
De manière simple et cohérente : développer notre esprit de conquête, en respectant nos valeurs et notre éthique musulmane.

Biolal : le poulet bio halal certifié enfin en France

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Halal. Beaucoup l’attendaient. Depuis bien des années, de nombreux consommateurs appelaient en effet de leur voix à la commercialisation de volailles à la fois bio et halal. Malgré cela, leurs demandes n’étaient pas entendues.

Pas de bio halal pour de mauvaises raisons

Les producteurs de halal ont toujours eu une « bonne raison » (sic) pour ne pas se lancer dans le bio : « les musulmans veulent du pas cher », « ça ne marchera jamais », » il n’y a pas de marché », etc. Toutes les raisons avancées ne résistent pas à une analyse sérieuse et pragmatique.

S’il est évident que lutter contre le faux halal sans certification ou estampillé par de grandes mosquées constitue une gageure, rien n’interdit de choisir une autre stratégie que celle du prix. C’est certain, passer du jour au lendemain toute une production du conventionnel au bio relève sinon du rêve à tout le moins du pari risqué. Mais nul n’exige cela.

Terres fermes se lance

A contrario, il est tout à fait viable pour une entreprise de proposer outre sa large gamme de produits industriels quelques produits bio et halal. Même si elle ne gagne pas d’argent dessus – et même si elle en perd un peu –, le gain en terme d’images et de notoriété compense largement l’investissement. Mais fallait-il encore franchir le pas.

Pas franchi, à la bonne heure, par une entreprise qui a décidé de commercialiser via sa marque Biolal de la volaille bio certifiée halal, comme nous l’apprend ce matin le gérant de l’abattoir de Bondy (93) sur Twitter. C’est là un bien joli scoop qui en ravira plus d’un.


Selon Mohamed (@abattoirdebondy sur Twitter), ce poulet sera commercialisé à partir de jeudi 19 mars.



Vous serez certainement un certain nombre à vouloir vous aussi profiter de cette nouveauté. Nous découvrons avec vous le scoop de Mohamed, nous ne pourrons donc pas vous aider à trouver cette perle rare, car inédite. En revanche, vous pouvez joindre Terre fermes, qui commercialise la marque Biolal, à l’adresse indiquée sur l’étiquette ci-dessus, soit : service.consommateur@terresfermes.fr, afin d’obtenir la liste des points de vente.

Vous pouvez par ailleurs demander à votre boucher de vendre ce poulet, mais aussi à votre hypermarché en vous rendant à l’accueil du magasin et en remplissant le bulletin dédié aux requêtes clients. La balle est donc dans votre camps.

L’abattoir de Bondy accueille le public du mardi au samedi, de 8 h30 à 19 h et le dimanche de 8h30 à 13h30 : http://www.abattoirdebondy.com.

Abattoir de Bondy

5, Chemin Latéral
93140 Bondy
Tel : 01 48 02 41 23
Fax : 01 48 02 00 75
E-mail : contact@abattoirdebondy.com


Poulet bio halal certifié : droit de réponse de Biolal

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Suite à la publication de notre article du mercredi 18 mars intitulé « Le poulet bio halal certifié enfin en France », la société Terres fermes, propriété de la marque Biolal et donc à l’origine de cette initiative, a tenu à faire valoir le droit de réponse ci-dessous.

Il est utile de préciser afin de ne pas tromper les lecteurs et clarifier notre positionnement que :
– nous ne sommes pas producteurs, mais nous avons des contrats avec éleveurs et abattoirs et également l’organisme de certification Avs pour le contrôle de nos abattages.
– nous avons réalisé ce lancement avec une boucherie pilote très attachée aux valeurs du bio ainsi qu’à la qualité de leurs produits : la boucherie Les Jumeaux aux Lilas, en Seine-Saint-Denis.
– nous espérons compter l’abattoir de Bondy et d’autres parmi nos clients.
– nous ne sommes pas spécialisés dans les produits industriels et ne faisons pas cela pour la notoriété et l’image : notre intégration dans le marché halal est liée à la volonté d’améliorer la qualité et à la conversion dans un délai défini au 100 % bio ou plus généralement aux produits en réelle adéquation avec l’éthique islamique : respect animal, respect du client, de la nature et pour une consommation modérée etc.

Notre volaille ne sera pas commercialisée dés le 26 mars, mais l’est depuis le 19 mars.

La Table servie : le détective Nawfal enquête sur les coulisses de l’alimentation

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table servie webserie

Le premier épisode a été publié la semaine dernière sur Youtube. « La Table servie » – du nom de la sourate 5 du Coran, Al-Maidah – est une toute nouvelle websérie, produite par AVS, organisme de certification et de contrôle halal, mettant en scène deux jeunes enquêteurs, le détective Nawfal et l’inspecteur Loqman, « partis à la recherche de l’origine des aliments qu’ils mangent ».

« Ces deux enquêteurs vont découvrir la provenance et les coulisses de ce qu’ils mettent dans leur assiette. » L’épisode 1 a été diffusé lundi 1er juin. Les deux enquêteurs donnent envie que le deuxième épisode – en ligne ce soir à 20h, comme cela a été annoncé – soit publié au plus vite.

Ou comment devenir plus vigilants en abordant la double problématique du bon et halal de façon ludique.

Bravo à Nawfal et Loqman.

[Websérie]La Table servie, Nawfal et Loqman sont sur une première piste

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la table servie episode 2

Dans le précédent et première épisode, nous faisons la connaissance du détective Nawfal et de son acolyte l’inspecteur Loqman.

Ces jeunes enquêteurs sont déterminés à rechercher et découvrir la provenance de la viande qu’il mange, et plus généralement de lever le voile sur les coulisses de ce qu’ils mettent dans leur assiette.

Lire – La Table servie : le détective Nawfal enquête sur les coulisses de l’alimentation

Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir l’épisode 2. Nawfal et Loqman sont sur une première piste.

[Websérie] La Table servie : les enquêteurs pénètrent dans l’usine Sovola

La Table servie, épisode 4 : en attendant le docteur Farhane

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En juin dernier, nous partagions avec vous les trois premiers épisodes de « la Table servie » – du nom de la sourate 5 du Coran, Al-Maidah – une websérie qui met en scène deux jeunes enquêteurs, le détective Nawfal et l’inspecteur Loqman.

Produite par l’organisme de certification et de contrôle halal AVS, « la Table servie » sensibilise les internautes sur l’origine de la viande qu’ils mangent.

La Table servie – épisode 1 : le détective Nawfal enquête sur les coulisses de l’alimentation
La Table servie – épisode 2 : Nawfal et Loqman sont sur une première piste
La Table servie – épisode 3 : les enquêteurs pénètrent dans l’usine Sovola

Dans ce quatrième épisode, le détective Nawfal et l’inspecteur Loqman prévoient de rencontrer le docteur Farhane. En attendant les deux compères partent à la découverte de ruches, sur le toit d’une mosquée. Là, ils y apprennent combien la nature doit être respectée.

En partageant et en diffusant ces vidéos, vous participerez à remercier les enfants Nawfal et Loqman pour le travail et l’investissement consentis pour réaliser cette websérie. Partagez-les s’il vous plaît, vous offrirez du bonheur à nos deux enquêteurs en herbe.

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